Ces photographies ont été réalisées autour de ma ville natale Rouyn-Noranda, logée dans une région dont l’économie repose principalement sur l’exploitation minière et forestière, l’Abitibi-Témiscamingue. Depuis des décennies, les paysages y sont meurtris par les dynamitages et les résidus miniers, les fumées acides des mines, les gravières de sables qui fleurissent ici et là, et les vastes étendues de forêts décimées par la coupe à blanc.
Au travers de mes images, j’aspire à partager ces états d’âme que suscitent en moi ces paysages meurtris, déchirés, pollués, et violés par l’homme. L’échec de l’homme. Je cherche à exprimer ce sentiment d’impuissance et de grande solitude qu’on peut ressentir devant ces lieux désolés, brutalement délaissés. C’est ma quête d’une résilience qui m’amènerait à accepter que mon paradis d’enfance n’est pas inexorablement perdu. Malgré les blessures et les cicatrices profondes de cette nature, je tente au travers de mon regard et de mes interprétation, de faire émerger une certaine beauté dans ces paysages tristes et étranges. De retracer des lieux encore empreints d’espoir.